Les 5 règles d’or à respecter avant d’utiliser une photo trouvée sur Internet

Vous êtes en train de boucler la mise à jour du nouveau catalogue de votre société et il vous manque des images pour illustrer ton texte. Pas de problème Google est votre ami et vous allez y trouver ce qui vous manque et utiliser une photo trouvée sur internet..

STOP !

Avant de lancer Google et de récupérer les images qui vous manquent avez-vous pensé aux implications ?

Ce n’est pas parce que c’est sur Google qu’on peut en faire ce que l’on veut. Et cela est valable aussi bien dans un cadre privé que professionnel.

1 – Google est un votre ami, mais c’est aussi parfois un mauvais ami

Chez Google c’est simple, on essaie de référencer tout ce que l’on peut trouver sur le web. Prenons le cas de mon voisin. Pendant ses dernières vacances il a fait un super reportage photo de la Bretagne. En rentrant il a mis les meilleures sur son site internet personnel. Ce site il le partage surtout avec sa famille et ses copains. Et pourtant, un jour il va finir par trouver ses photos de Bretagne en faisant une recherche Google.

Ce qui est valable pour mon voisin l’est aussi pour vous et pour moi. Donc demandez-vous si vous avez envie que n’importe qui utilise vos photos pour ses besoins professionnels. Vous imaginez la super photo de Bretagne que mon voisin a amoureusement développé qui se retrouve utilisée dans une publicité ?

C’est la même chose pour les photographes professionnels. Je mets régulièrement des photos sur internet, que ce soit sur mes Blogs ou sur les réseaux sociaux. Et je sais que certaines de mes photos sont reprises par Google.

Pensez-vous que c’est pour faire des cadeaux à tous ceux qui sont en manque de photos ? Les partager avec les autres est un plaisir. Se faire voler son travail l’est beaucoup moins.

Réfléchissez à ça avant d’utiliser une photo trouvée sur internet.

2 – Rendre à César ce qui est à césar !

Citer le nom du photographe est une obligation légale. C’est pour cela que l’on ne peut pas se permettre de prendre une photo sans savoir d’où elle vient, à l’exception des rares images que l’on peut utiliser sans attribution.
Il faut faire attention à indiquer le nom du photographe sous la photo (ou du moins, à proximité) ou dans une table des illustrations bien illustrée.

Si vous ne connaissez pas le nom du photographe, pas de panique, rien n’est encore perdu.
Quand je disais dans le point 1 que Google est votre ami, vous avez à disposition un super outil pour retrouver l’auteur : https://www.google.fr/imghp?hl=fr

Grâce à cet outil, vous allezs pouvoir trouver quel est l’auteur de la photo et vous pourrez donc le contacter pour connaitre les conditions d’utilisations, ou pas…

Mais en tout cas, vous savez maintenant à qui elle appartiens et vous allez pouvoir l’attribuer.

En tant que photographe j’ai tellement bien souvent entendu des gens qui me disaient « Faites-nous des photos gratuitement et on vous citera dans la publication, ça vous fera de la pub. »
On voit bien qu’ils n’ont pas lu mon article ☹. Ce n’est pas une faveur, c’est une obligation !

Réfléchissez à ça avant d’utiliser une photo trouvée sur internet.

3 – Chouette, j’ai trouvé une super photo sur le site de mon voisin.

Et oui, mon voisin n’est pas pro, mais il fait de supers photos. Vu qu’il est amateur, pas de problème pour utiliser sa photo.

Que nenni ! Nous sommes là encore dans un domaine qui est couvert par les lois sur le droit d’auteur.

En effet, ce n’est pas le statut professionnel qui change les règles de propriété et de diffusion.

Imaginez un peintre amateur. Allez-vous rentrer chez lui, emprunter une de ses œuvres et l’utiliser sans lui demander son autorisation ? Je sais que vous allez me dire que c’est différent, car dans le cas du peintre il y aurait vol ! Et bien non, c’est pareil. Le droit d’auteur est simple. Une œuvre appartient à son auteur. Même si vous achetez un tableau de Picasso, ce devient votre propriété, mais ça ne devient pas votre tableau. Ça reste un tableau de Picasso

Pour une photo, c’est pareil. Même s’il vend une de ses photos, le photographe en reste de créateur et il n’est pas possible de l’utiliser sans la lui attribuer. C’est ce qu’on appelle les crédits photos.

Donc si vous voulez vraiment utiliser la photo de votre voisin, il faut lui faire signer un contrat de cession de droits et là, pas de soucis pour l’utiliser, mais en lui en attribuant le crédit.

N’oubliez pas que si le photographe se rend compte de cette utilisation frauduleuse, il peut vous attaquer en justice et vous demander des dommages et intérêts en guise de compensation. Et l’addition peut vite devenir très lourde.

Réfléchissez à ça avant d’utiliser une photo trouvée sur internet.

4 – Il y a des gens sur la photo, mais ce n’est pas grave.

C’est bon là j’ai la photo qui va bien et j’ai l’autorisation de l’auteur. Donc tout va bien.

Enfin presque, car il y a des personnes visibles sur la photo.
Et voilà encore une nouvelle embûche. Et oui jusque-là, je vous ai parlé du droit d’auteur, mais il y a aussi le droit à l’image.
C’est quoi ce truc ?
Ce truc c’est encore une loi. Elle est là pour protéger les personnes qui sont sur les photos contre l’utilisation de leur image sans leur accord.
Mais là en récupérant cette photo sur internet vous n’avez pas pu obtenir, ou au moins vous assurer, que l’auteur dispose bien des autorisations. Seul ces documents vous permettraient d’utiliser l’image des gens qui sont sur la photo.

Un photographe professionnel fait toujours signer des autorisations de droit à l’image ou s’assure que son client les détient bien.
Il m’arrive d’avoir des gens qui me limite dans la diffusion de leurs photos. J’ai eu récemment une cliente qui m’a autorisé à utiliser ses photos sur mon site, mais pas sur les réseaux sociaux. C’est son choix et je suis obligé de le respecter.

Et n’oubliez jamais que ça peut vous coûter cher si une des personnes se reconnait sur la photo que vous avez utilisée.
Ça peut même aller jusqu’au retrait de cette photo sur tous les supports où elle figure. Vous imaginez le coût pour rappeler les pubs, dépliants, flyers, voire catalogues que vous avez imprimés avec cette image et devoir ensuite les refaire avec une autre image dont vous aurez tous les droits cette fois.

Et je ne parle pas de l’impact sur l’image de votre entreprise !

Réfléchissez à ça avant d’utiliser une photo trouvée sur internet.

5 – Je ne comprends pas pourquoi la photo est moche quand je l’imprime, car elle est top à l’écran ?

Là ce n’est plus un problème légal, mais un problème technique.

On ne traite pas de la même manière une photo pour la mettre sur internet ou pour l’imprimer.

Pour faire simple, pour internet on va utiliser une image en basse (voire très basse) définition alors que pour une impression, on va utiliser une image haute définition.

Et oui, sur internet, ce qui compte c’est la vitesse plus que la qualité, et surtout les écrans n’ont pas besoin d’autant d’informations que les imprimeurs.

Dès lors que l’on veut imprimer des photos, il faut absolument les fournir dans une résolution et une définition suffisante (on parle de « DPI »). Pour vous donner une idée une image destinée à l’écran est souvent en 72dpi alors qu’une image à imprimer sera en 300dpi, soit 4 fois plus d’informations. Et je ne parle pas de la taille 😊.

Qu’est-ce qui se passe quand on imprime une photo qui vient d’internet ? Faute de matière, l’impression va produire des « gros pâtés ».

Etes-vous prêt à gâcher votre prochaine campagne de pub pour les quelques euros que vous pensez avoir économisé.

Moi, je ne le pense pas, mais je ne suis pas à votre place.

Réfléchissez à ça avant d’utiliser une photo trouvée sur internet.

En résumé :

• Ce n’est pas parce qu’une photo est sur Internet que tu peux l’utiliser.
• Vous devez toujours citer l’auteur des photographies que vous utilisez.
• Pro ou pas, le photographe est toujours créateur de son œuvre et vous ne pouvez pas l’utiliser sans son accord.
• N’utilisez que des photos dont vous détenez les documents de droit à l’image
• Belle à l’écran ne veut pas dire belle sur le papier.

Et pour finir,

Notez que tout ce que j’ai dit jusque-là s’applique de la même manière aux réseaux sociaux.

Donc quand on fait le compte du temps passé, des risques pris et des résultats pas toujours à la hauteur, il est souvent plus simple et rentable de faire appel à un professionnel.

Enfin, c’est vous qui voyez !

Si vous avez aimé ces 5 règles d’or, laissez-moi un commentaire et partagez les avec vos amis.

N’hésitez pas à me dire s’il y a des sujets particuliers qui vous intéressent.

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